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                    M. DESIRE GIRARD0N                     I9I

et qu'il était reçu, emmené, accueilli comme un hôte,
qu'il voyait le professeur lui sacrifier toute une journée de
repos et qu'il se voyait traité avec tant de bonhomie et de
simplicité, ne pensez-vous pas qu'à côté de la leçon de
géométrie descriptive se donnait ce jour-là une autre leçon
d'une portée plus haute, et ne croyez-vous pas que le maître
communiquait à l'élève un peu de ses rares vertus morales,
un peu de bonté, de modération et de sagesse, un peu d'es-
prit de sacrifice et de dévouement, et une parcelle de ce
sentiment qui faisait le fond de son zèle admirable, le
sentiment de la solidarité sociale. Et combien de fois n'est-il
pas allé plus loin encore et ne s'est-il pas [ingénié, usant de
ses relations et de son influence, pour créer une situation,
à tel élève qu'il avait fait capable de la remplir.
   C'est ainsi que ses élèves devenaient ses disciples, ses
disciples ses obligés, et ses obligés ses amis.
   C'est ainsi qu'il a mis dans sa vie cette large unité,
cette simplicité si vraie, cette noblesse et cette grandeur
morales qui nous font le proposer comme un exemple, et
qui, soit qu'on songe à ses mérites, soit qu'on se souvienne
de ses services, lui assurent une place parmi les Lyonnais
dignes de mémoire.
                                                H. Roux.