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                   M. DÉSIRÉ GIRARDON                   187

    C'est dans ce but que M. Girardon proposa tout d'abord
d'exiger des élèves une rémunération.
    Sa proposition fut vivement combattue au sein du
Comité des fondateurs. On craignait qu'une cotisation, si
minime fût-elle, n'éloignât les inscriptions. M. Girardon
insista, soutenant que la gratuité serait au contraire une
cause de langueur et de tiédeur ; on tient peu à ce qu'on
n'a pas acheté de son argent, et on ne se sent pas tenu
soi-même à en tirer profit. La cotisation opérera peut-être
une sélection au début ; mais, si elle est minime, elle
n'arrêtera pas les zèles sérieux, et, à ceux qui l'auront
déboursée, elle imposera l'assiduité, elle les intéressera à
l'oeuvre tout entière et effacera certaines préventions en
éloignant toute idée d'aumône.
    L'opinion de M. Girardon triompha, et l'événement en a
démontré la justesse. La proportion des élèves qui obtien-
nent la mention d'assiduité, c'est-à-dire qui n'ont pas,
dans l'année, manqué une seule leçon sous quelque prétexte
que ce soit, est parfois montée jusqu'à vingt pour cent des
élèves inscrits : résultat qui n'est atteint nulle part
ailleurs.
    Une seconde innovation due à M. Girardon fut l'insti-
tution des commissaires. Les commissaires sont des élèves
élus dans chaque cours par leurs camarades. Ils ont pour
mission la perception des cotisations, la constatation des
présences, le maintien de l'assiduité et du bon ordre;
ce sont eux qui servent d'intermédiaires entre les
élèves et les professeurs, et les élèves et l'administra-
tion. Telles sont les deux dispositions principales dues à
 l'intervention personnelle de M. Girardon : elles ont eu
 une influence décisive sur la marche de la Société.
    Il en est bien d'autres qu'on, pourrait relever à son