page suivante »
M. DÉSIRÉ GIRARDON 183 cices, le nombre tomba à 50 ou 60 ; il est, depuis lors, demeuré sensiblement stationnaire. Même dans ces proportions lesuccès étaitgrand. Rien n'est plus hasardeux que l'innovation en matière d'ensei- gnement ; rien n'est plus dangereux que de devancer son temps dans des questions où la pratique des pères de famille a, par tradition inconsciente, une tendance à retarder tou- jours d'une génération sur l'heure présente. L'Ecole Cen- trale lyonnaise triomphait de ses dangers, montrait qu'elle répondait à un besoin véritable. Et le temps a prouvé depuis que l'œuvre était viable et vivace. Cependant elle n'a pas toujours obtenu pleine justice. L'École a rencontré des détracteurs au dehors, et à Lyon même des critiques prévenus. On n'en connaît point assez le fonctionnement intérieur et les effets prati- ques. Si on juge de la valeur d'un enseignement par la carrière que parcourent ensuite les élèves — et n'est- ce pas le meilleur et le seul contrôle, surtout d'un ensei- gnement professionnel — il faut décider que l'enseignement de l'Ecole Centrale lyonnaise est comparable, probablement même supérieur, à celui de n'importe quelle autre école. Il serait intéressant de publier la liste des promotions depuis 1857; le lecteur relèverait avec étonnement, parmi les anciens élèves, un très grand nombre des industriels les plus considérables de notre région, et il constaterait l'exceptionnelle proportion de réussites brillantes parmi les carrières préparées sur les bancs de l'École. Il remarquerait aussi que, depuis quelques années, plusieurs des noms inscrits jadis aux premières promotions reparaissent parmi les promotions nouvelles. Les élèves d'autrefois sont devenus les pères de famille d'aujourd'hui, et ils font suivre par leurs fils l'enseignement