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I&4                     - DÉSIRÉ GIRARDON

 qu'ils ont suivi eux-mêmes. N'est-ce pas autant de preuves
 irrécusables de la valeur de cet enseignement ?
    De 1857 à 1868, M. Girardon conserva la direction de
 l'Ecole. En 1868, il rabandonna.il venait d'être gravement
malade, sa santé exigeait qu'il prit du repos et en même
temps le prédisposait au découragement. Il avait rêvé de
telles destinées pour son œuvre, qu'il jugeait insuffisant ce
 que tout autre eût considéré comme un succès inespéré. Il
 songeait à une nouvelle installation .matérielle, peut-être
 même un peu à une transformation intérieure. Ces projets
soulevaient certaines objections de la part du Conseil
 d'administration ; enfin et surtout il venait d'assumer une
tâche nouvelle qui exigeait toutes ses forces et tout son
 temps.
    Il quittait l'École presque au lendemain du jour où le
 Gouvernement venait de reconnaître ses services, en lui
décernant une distinction très rarement accordée alors, le
titre d'Officier d'Académie. Il la quittait, y laissant une
grande part de lui-même. C'était vraiment son œuvre, et il
sentait bien, en dépit de sa rare modestie, qu'il avait
quelque mérite à avoir fondé, organisé et fait vivre, avec le
seul appui de l'initiative privée, une institution de cette
nature et de cette importance.
    Aussi est-ce de cette École que devait lui venir une des
joies les plus profondes de ses dernières années. Le
 19 novembre 1888, les anciens élèves célébraient par un
grand banquet le trentième anniversaire de la fondation. Ils
invitaient leur ancien Directeur.il s'y rendit sans défiance.
Quand il parut, il fut accueilli par une véritable ovation, on
lui remit un bronze et une médaille commémorative, on
l'accabla de marques d'affection et de témoignages de
reconnaissance. Et lui, ému et joyeux, les yeux pleins de