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                AU CHATEAU DE PONT-D'AIN                  115

   Il lui fallut bientôt renoncer à sa vie d'étude et de pieux
recueillement.
   Son frère, Philippe le Beau, mari de Jeanne la Folle,
venait de mourir en Espagne en 1506, en laissant un fils,
Charles (plus tard Charles-Quint), âgé à peine de six ans,
pour son successeur.
   Maximilien, son grand-père, appela sa fille, Marguerite, à
la régence des Pays-Bas.
   En 1508, elle se rendit en Belgique, pour y. diriger
l'éducation de son neveu, elle quitta Brou et Pont-d'Ain,
qu'elle ne devait plus revoir.
   C'est alors que commença sa vie politique. Nous n'avons
pas à l'écrire ici, elle est bien connue. Chaque année de sa
vie fut toujours marquée par ses soins constants à accomplir
son vœu. L'église continua à s'élever, les artistes éminents,
Van Boghen, Conrard Meyt, furent appelés par elle pour
achever son œuvre, et nous voyons se terminer, grâce à sa
sollicitude constante, cet incomparable chef-d'Å“uvre qui a
immortalisé son nom.
   Tutrice dévouée, Marguerite d'Autriche se montrait aussi
fille attentive et aimante. Elle songeait même à envoyer des
chemises à son père, l'empereur Maximilien.
   J'ai trouvé une lettre de Maximilien, qui remercie sa fille
de cette touchante attention (8).
  « J'ai receu, par le porteur de cestes, les belles chemises
« ethuves lesquelles avez aydé de les faire de vostre main,
« dont sumus fort jeuieux. Notre posir du corps sera fort
« reconforté à l'encontre du bon senteor et dousieur de


 (8) Leglây. Correspondance de Marguerite d'AutUcht. Archives du
Nord, t. II, p. 380.