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110              MARGUERITE D'AUTRICHE

   « Auquel temps envoya madame de Vatax, belle mère
.« du Seigneur de Gorrevod, grand escuyer au Pont d'Ain,
 « un sien Maistre d'hostel, pour savoir dudit Seigneur
 « grand Escuyer son gendre, où l'on avait délibéré d'ense-
 « pulturer le corps dudit Seigneur Duc. Auquel fut fait
 « response en ces mots par le grand Escuyer susdit.
 « Madame veut qu'il soit enterré en l'église de Brouz,
 « avec feu sa mère, madame Marguerite de Bourbon, à
 « quoy répliquant le maistre d'hostel, ne lui plait-il pas
 « (dit-il) qu'il soit porté en l'abbaye de Haute combe,
 « avec les autres Ducs de Savoye ses prédécesseurs ?
 « Monsieur le maistre (dit le dit grand Escuyer) sachez
 « pour vray, qu'on ha fait à madame toutes bônes remôs-
 « trances, sur ce fait, mais elle ha dit et respondu qu'elle
 « ha esté informée bien à plain du vœu qui fut fait par feu
 « Messieurs et danïe, père et mère de son feu Seigneur et
 « mary, de faire fonder un couvent de l'ordre Saint
 « Augustin au lieu de Brouz, mais que feu Monsieur le
 « père, après qu'il fut venu à plus grade autorité, l'oublia
 « et ne fit pas son devoir de faire mettre à effect son vœu,
 « et qu'il aurait pieu à Dieu de prendre mondit Seigneur
 « son mary, en son ieune aage, de manière qu'il n'avait
 « eu loisir n'y le temps, de faire mettre à exécution ledit
 « vœu de ses père et mère. Mais qu'elle à l'ayde de Dieu,
 « le ferait faire ; et ainsi la conclud et arresté. »

   Ce ne fut pas sans peine que Marguerite arriva à exécuter
sa promesse. Elle fut en butte à toutes espèces de sollici-
tations contraires, dont sa volonté énergique finit par
triompher.
   Les Syndics de Bourg vinrent aussi la trouver au château
de Pont-d'Ain pour la supplier de renoncer à la construc-