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                  AU CHATEAU DE P O N T ' - D ' A I N     I09

  Décrire le désespoir de Marguerite est chose inutile,
tous les historiens l'on fait connaître. Bile coupa ses beaux
cheveux aureins et prit, à l'âge de vingt-cinq ans, ses habits
de deuil qu'elle ne devait quitter qu'à sa mort.

    Ici se place un incident touchant :

   Malgré ses larmes de désespoir, Marguerite n'oublia pas
le vœu de son mari et de Marguerite de Bourbon. Nous
voyons ce souvenir s'emparer de son esprit au moment
même de la mort de Philibert.
   Paradin rapporte à cet égard des faits trop précieux
pour ne pas les consigner ici, car ils se sont passés à Pont-
d'Ain et ils tiennent essentiellement à l'histoire de son
château (7).
    « La princesse fit mettre le corps de son mari en la
«   chapelle du château dudit Pont d'Ain, ou il fut environ
«   huit jours, pendant leque. temps Ion chantait messes
«   incessamment, et autres suffrages et oraisons nuict et
«   iour. »
   Ainsi que je l'ai dit en commençant cet ouvrage, le corps
fut déposé dans un petit caveau au-dessous du grand esca-
lier du château, où l'on voit encore les traces de la fumée
des torches qui y brûlèrent pendant huit jours. L'inhuma-
tion eut lieu à Brou, le 16 septembre 1504.

   C'est alors que dans le château même de Pont-d'Ain,
Marguerite d'Autriche commença à s'occuper de la fonda-
tion de l'église de Brou. Voici le récit de Paradin :


    (7) Paradin. Chronique de Savoie, liv. 3, page 389.