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io6 MARGUERITE D'AUTRICHE Ce Saint-Suaire est maintenant à la cathédrale de Turin. C'est là , dit Lemaire, son secrétaire, que Marguerite « s'esj ouïssait à voir le duc son mari environné de toute a félicité, et qu'elle prenait une singulière plaisance, en « regardant comment iceux deux les plus beaux jeunes « princes du monde s'entrefestoient par une nouveauté « incrédible. » Marguerite ne passait pas son temps uniquement en fête. Ses bienfaits se répandaient sur toute la contrée (5). Voici ce qu'en dit Lemaire : « Elle fait fructifier tous les païs là tant en aumônes « qu'en autres bienfaits, dont aujourd'hui est bien ample « témoin son païs de Bresse et sa ville du Pont-dJEins où " « elle se tient, duquel la stérilité et mendicité misérable ha « esté par ses grâces et vertus contourné en plénitude « fertile. » , * Mais déjà le moment cruel approchait. La passion de la chasse était héréditaire chez les ducs de Savoie. Cette passion, qui avait déjà failli devenir si funeste à Philippe, comte de Bresse, fut fatale à son fils Philibert. Marguerite semblait prévoir son malheur, elle accom- pagnait presque toujours son mari à lâchasse. Son secrétaire Lemaire nous raconte ces craintes dans son poème intitulé : Couronne Margaritique. Cette poésie intitulée Couronne Margaritique était formée de dix pierres précieuses dont chacune est l'objet de (5) Lemaire. Couronne margaritique, p. 6.