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AU CHATEAU DE PONT-D'AIN IOJ commentaires de dix savants réunis à Pont-d'Ain. Ces der- niers décrivent les qualités de la princesse, et les comparent aux pierres précieuses qui en sont les emblèmes. Ce poème, en style ampoulé de l'époque, est cependant intéressant à consulter, car il contient des détails très curieux sur la vie de Marguerite d'Autriche. Lemaire nous dit : « La duchesse, en habillement de « noble veneresse, et ses damoiselles après elle, le cor « d'yvoire pendu en escharpe, montée sur un ardent « pallefroy, suyvait communément son très-cher seigneur « et époux, courant à force les cerfs ramez, par bois et par « landes, cuidant que par sa présence soigneuse elle le put « préserver de tout inconvénient. » C'est dans une de ces chasses qu'un accident pareil à celui qui coûta la vie à sa mère, Marguerite de Bourgogne, lui arriva. Cet accident dont personne n'avait parlé et que j'ai retrouvé dans Lemaire, est trop intéressant pour ne pas le reproduire ici : « Auprès de la ville de Quier, en Piémont, allant aux « champs avec le feu duc Philibert de Savoie, son mari, « par un malheur inénarrable le gros et puissant habin, « sur quoy elle était montée, irrité par un autre et ruant « et regibant impétueusement à l'encombre vira Ja dite « dame à terre, par grand meschef, marcha de l'un des « pieds sur son atour, et fit apparoir les tresses de ses « beaux cheveux dorés, et de l'autre pied bien ferré et « bien cramponné pour les glaces hivernales, qui lors « étaient lui rompit et froissa au plus près de la face, une « chaîne d'or grosse et espesse pendant à son col. • —