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                  AU CHATEAU DE PONT-D'ATO                105

   Nous voici arrivé aux moments heureux de la vie de
Marguerite (moments hélas ! bien courts), et à l'époque
brillante du château de Pont-d'Ain.
   Philippe, son frère, archiduc d'Autriche (le père de
Charles-Quint), revint au mois d'avril 1503 d'Espagne, où
il était allé épouser Jeanne de Castille. Il s'arrêta alors à
Pont-d'Ain, à son retour, pour voir sa sœur.
   Les réjouissances y furent si belles, dit la vieille chro-
nique de Savoie, qu'on aurait cru que tous les rois de la terre
étaient assemblés h Pont-d'Ain.
   Un des plus beaux ornements de ces fêtes fut la relique
du Saint-Suaire, que Marguerite d'Autriche fit venir de
Billiat pour la montrer à l'archiduc.
   La seconde femme de Philippe (le père de Philibert),
Claudine de Bretagne, s'était retirée à Billiat en Michaille,
et avait obtenu d'y faire déposer le Saint-Suaire, précieuse
relique possédée depuis longtemps par la maison de Savoie.
    L'histoire du Saint-Suaire est écrite par Chifflet, qui lui-
même empruntait les détails qu'il donne au vieil historien
Pingon (4). Voici ce passage :

    « Cette bonne dame, incomparable en sainteté, eut cette
«   relique parmi ses pierreries et meubles les plus précieux
«   et la garda longtemps avec grand révérence au fort de
«   Billy en Bugey (in Billiaca arce Burgense (dit Pingon),
«   où elle s'était retirée, pour vaquer librement à ses œuvres
«   de piété, mais vaincue par les prières de son fils et de
«   son peuple, elle la restitua au château de Chambéry en
« 1506. »



    (4) Chifflet. Du Saint-Suaire, ch. xvn.