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96                     L'ABBÉ HYVRIEK

pour accepter la pressante invitation du Primat d'Afrique
le priant de rehausser de sa présence la consécration de la
cathédrale de Carthage.

   Depuis ses noces d'or, malgré un rétablissement appa-
rent, les forces du vaillant chef de l'Institution déclinèrent
de plus en plus ; les eaux de Cauterets, de Plombières, les
séjours dans le Midi, et l'été dans la montagne, aidèrent à
maintenir debout cette forte constitution déjà usée par tant
de maladies, tant d'années de travaux, de tristesses, mais
son intelligence superbe devait jusqu'à la fin éclairer son
regard scrutateur et bon, dominateur et doux, imposant et
si profond. De même, son vieux et noble cœur encourageait
toujours autour de lui les âmes chancelantes, les inquiets,
les effrayés, car sa parole était vraiment miséricordieuse
comme celle du Maître qu'il adorait d'un amour aussi
infini qu'éclairé.
    Avec le grand âge, les fatigues augmentaient toujours :
 ayant en vue le bien et l'éclat de l'Institution, le Supérieur
 commença à se décharger d'une partie de la direction sur
 deux coadjuteurs, ce qui lui permit de prolonger davan-
tage ses absences dans le Midi. Trois grandes joies devaient
encore éclairer sa belle vieillesse, la nomination de son ami,
Mgr Gouthe-Soulard, à l'archevêché d'Aix et celle de son
 directeur préféré, l'abbé Gonindard, à l'évêché de Verdun
 où il l'accompagna à sa prise de possession ; la puissante
 influence de l'abbé Hyvrier, au mieux avec les deux célèbres
 nonces Mgr Czacki et Mgr di Rende, facilita singulièrement
 ces deux heureuses nominations épiscopales. Enfin, en 1887,
 le siège de Lyon étant vacant, le vieux Supérieur chanta
 le cantique de Siméon en apprenant la venue sur le trône
 primatial des Gaules de l'archevêque de Besançon, de l'an-