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NÉCROLOGIE. 475 lettres sont des marques vraiment surprenantes de vi- gueur de jeunesse et d'intelligence dans un homme de quatre vingt-six ans. Les courts extraits qui se trouvent au pied de ces feuilles suffiront pour en faire apprécier sainement le mérite (1). (1) Mars 22, 1867. — Je pense que ce que l'on doit le plus recher- cher dans la photographie, monoculaire ou binoculaire, c'est le fini du portrait sur la chambre. Je suis certain que des chambres différentes ne donnent jamais la même ressemblée, lors même que les lentilles sont égales comme couleur et comme portée. Cette imperfection résulte vraisemblablement en grande partie de ce que les ouvertures de la lentille varient ; je crois que le nombre et la forme des lentilles, prises séparément, y sont pour quelque chose. Le trou infiniment petit d'une aiguille est la chambre la plus par- faite. Plus nous pourrons réduire nos lentilles, plus nous approche- rons de la perfection en photographie. L'extrême délicatesse de l'opération permet au photographe de réduire sa lentille aux proportions de la paupière humaine, ce qui est absolument indispensable pour faire le portrait de la personne que l'on a sous les yeux. La parfaite homogénéité du verre employé, le nombre et la courbure des surfaces réfractives importent beaucoup également. Jusqu'à présent on ne s'y est pas pris comme il faudrait pour juger de l'effet d'une simple lentille en diamant ou de toute autre substance. Je voudrais que vous vous y missiez vous-même. Vous êtes la seule personne, selon moi, qui soit capable de le faire. Avril 18, 1867.— Nul doute qu'avec vos connaissances théoriques et pratiques, vous ne donniez un caractère nouveau à la photograhie des portraits. Les deux points qui doivent surtout vous préoccuper sont : 1° La petitesse de l'ouverture de la lentille ; 2° la simplicité de l'appareil optique, le moins de grosseur possible dans les matières réfractantes, le plus petit nombre possible de surfaces réfractantes. Dans le monde je vois des physionomies ayant toute sorte d'exprès" sions, mais bien distinctes à mes yeux, quoique de longues années pèsent sur ma vue. Si j'arme mes yeux d'un verre quelconque pour mieux voir, la figure la plus jeune,la plus douce,laplus définie, est dé- sagréable. La figure des personnes âgées ou même à lafleurdes années est bien plus désagréable encore. La beauté de la forme comm» celle