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NÉCROLOGIE. 461 les services que Claudet a rendus à un art d'une at- trayante beauté, caria photographie est fille de la science. Ces services ont été tout à l'avantage de la société et le nom de Claudet figurera honorablement à côté de celui d'un petit nombre d'esprits d'élite qui se sont honorés en dotant le monde de la photographie. Nous devons dire, toutefois, que le génie de Claudet ne visait pas à la célébrité exclusive de photographe dis- tingué. Ce n'était pas pour cette seule célébrité qu'il méprisait les plaisirs et mena une vie laborieuse. S'il a sacrifié dans une certaine mesure à Plutus, les homma- ges de son cœur étaient pour Minerve. Il savait que la plus grande partie des succès dont il était redevable à son art étaient d'une nature éphémère. « Terminât hora diem, terminât auctor opus ». Antoine-François-Jean Claudet naquit à Lyon, en 1797, en pleine révolution. Les événements politiques de cette époque troublée ne contribuèrent pas peu à modifier l'avenir de sa vie. Il avait reçu une bonne éducation lorsque, à l'âge de vingt et un ans, il entra dans les bureaux de son oncle, M. Vital Roux, banquier éminent. Plus tard, Claudet fut placé par ce même oncle, et comme directeur, à la cris- tallerie de Choisy-le-Roi, où il devint le coopérateur de M. G. Bontemps, bien connu pour ses beaux produits. En 1833, Claudet inventa la machine généralement employée de nos jours pour tailler les cristaux de toutes les formes cylindriques. Le prince Albert lui donna, en 1853, la médaille de la Société des Arts pour cette belle invention. Ces travaux spéciaux n'empêchaient pas Claudet de poursuivre sans relâche ses études scientifiques. Il ne perdait point de vue l'objet auquel son existence devait