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LES BEAUX-ARTS A LYON. 437
siècle les beaux-arts se bornent à reproduire les arts ita-
liens qui sont en décadence. L'architecture, la sculpture,
la peinture et la gravure dépendent du mouvement reli-
gieux qui se manifeste si puissamment à Lyon. Mais dans
la seconde moitié du siècle, l'originalité française repa-
raît, non pas, il est vrai, avec cette verve et cette force
d'individualité qui avaient caractérisé les artistes du sei-
zième siècle, mais avec une grande prudence de goût et
un sentiment général du vrai qui lui permettent de résister
encore à la centralisation envahissante de l'art parisien.
De même .qu'au seizième siècle l'art lyonnais avait lutté
contre l'influence de l'école de Fontainebleau, de même au
dix-septième siècle il lutta contre l'exagération du style
académique, théâtral, des peintres décorateurs qui ré-
gnaient à Paris. Malheureusement on aperçoit déjà plus
d'une défaillance qui laisse pressentir une chute pro-
chaine.
Pour compléter ce résumé de l'histoire des beaux-arts Ã
Lyon durant cette troisième période et en préciser les ca-
ractères, nous empruntons à un savant critique l'appré-
ciation qu'il a résumée accidentellement des artistes lyon-
nais célèbres du dix-septième.siècle, les Stella, les Audran,
Coysevox, Maupin, la Valfinière.
Après avoir fait allusion aux tendances vers l'exagéra-
tion et au triomphe de la, peinture d'apparat qui caracté-
risent l'histoire artistique du dix-septième siècle, M. Mar-
tin-Daussigny dit que les Lyonnais ne pouvaient échapper
complètement à la redoutable influence des doctrines de
leur temps. « Cependant, ajoute-t-il, constatons que, tout
« en cédant au torrent, quelques-uns savent se maintenir
« dans les bornes d'une certaine modération. Stella fut
« plus simple et plus naïf que ses rivaux en peinture ;
« Coysevox et Coustou tourmentèrent moins leurs figures
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