Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
  420                           CHRONIQUE LOCALE
     Autre affiche rouge, nous prévenant de la réapparition de l'Excommunié.
 Le besoin s'en faisait sentir.
     Enfin, le Journal de la Garde nationale est en voie de transformation.
     — Les nouvelles de Paris npus annoncent ia mort d'un artiste lyonnais, le
  photographe Thierry, si aitaché aux souvenirs et aux hommes de sa ville
  natale, et un écrivain qui a joué autrefois un certain rôle à Lyon, François
 Rittiez, ancien rédacteur du Censeur, avocat, carbonaro, membre, en 1848,
 du Comité préfectoral du Rhône, auteur de plusieurs ouvrages de polé-
  mique et d'histoire.
     Ainsi que tant d'autres, Rittiez avait critique et conseillé toute sa Vie.
  D'après lui, rien n'était bon, rien n'allait bien. A ce métier, il s'était
  acquis une certaine réputation. Lorsqu'il fallut gouverner lui-mme, il
  trouva la critique une monstruosité et, en fin de compte, se montra,
  comme ses pareils, un assez faible administrateur.
     Florian fait dire à un de ses personnages :
     Messieurs, je siffle bien, mais je ne chante pas Beaucoup de journalistes
   sont de la force du silïleur de Florian.
     — Autre deuil, qui a frappé la magistrature lyonnaise. M. Auguste Jurie,
   chevalier de la Légion d'honneur, conseiller honoraire à la Cour d'appel,
  ancien administrateur des hospices, est décédé à Aix-les-Bains, le 21 no-
  vembre, dans sa 84 e année.
     Esprit fin et délicat, conscience droite, jugement sain, caractère loyal,
 jouissant de la plus haute estime comme homme et comme magistrat,
  M. Jurie se délassait des sérieux travaux de la justice en s'occupant d'art,
  d'histoire et d'archéologie. Nommé conseiller à la cour royale de Lyon,
 en 1830, il a, pendant sa longue carrière, donné de hauts exemples d'in-
  dépendance et d'impartialité, et jamais l'esprit de parti n'a fait fléchir sa
 conscience, ni influencé ses jugements. Catholique sincère, honnête
 homme, ils'est reposé à la fin de sa vie dans le calme de la famille et la paix
 d'une douce et bienveillante vertu, jusqu'au jour oui! a vu s'approcher une
 fin qui ne lui a présenté aucune inquiétude parce qu'il était sans remords.
     — Le Dauphiné journal, du 30 octobre, a commencé une Nouvelle inté-
 ressante intitulée Philis de la Charce, due à la plume gracieuse de Madame
 Louise Drevet. « Aux heures terribles où nous sommes, dit Madame Dre-
 vet, il importe de citer les traits d'héroïsme qui, à des moments moins né-
 fastes mais aussi solennels décidèrent du salut du pays.
     « La France garde pieusement dans sa légende le nom auguste de Jeanne
 d'Arc ; celui bien connu de Jeanne Hachette a trouvé place dans ses anna-
 les ; elle se doit de ne plus laisser dans l'ombre où un injuste oubli la tient
 depuis bientôt deux siècles, la mémoire de la jeune fille héroïque qui con-
serva le Dauphiné à la France de Louis XIV. »
     On se souvient des beaux vers que Mllc Souchier, le poète du Dauphiné,
lui a consacrés :
                          De Nyons idole charmante,
                        Brune enfant à l'œil velouté,
                        Oh ! permets aussi que je chante,
                        Et ta valeur, et ta heauté.
                        Tu me rends flère d'être femme;
                        N'es-tu pas notre juste orgueil?
                        Cher ange aux longs regards de flamme,
                       Nous te faisons un doux accueil !
     Non, non, Philis de la Charce ne sera pas oubliée, et son nom ne périra
pas, grâce à la double et charmante couronne que lui tressent ses compa-
triotes.                                                        A. V.

               Lyon, imp. d'âwÉ VTNGTRINIER,directeur-gérant.