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M 4 UN MAniACH SOUS LES TISOPIQUES. passions ardentes, réglées par l'éducation et la volonté. Elle était née en Bohême, d'une famille illustre et, toute jeune, elle avait perdu sa mère. Ses premières années s'étaient passées librement dans les domaines de son père, où elle avait grandi comme une biche sauvage, puis quand l'enfant s'était'faitejeune fille on l'avait conduite à Vienne et mise au couvent. Une facilité remarquable pour l'étude lui avait fait dépasser rapidement ses compa- gnes, et lorsque, pour la première fois, elle fut produite dans le monde par son père, c'était une personne accom- plie. Le comte de Czernyi, épris de sa grâce et de son esprit plutôt que de sa beauté, l'avait épousée peu après, et leur union avait été bénie par la naissance d'un beau garçon, sur la tête duquel toute leur affection s'était con- centrée. Aussi quand M. de Czernyi fut charg*é de la mis- sion qui l'amenait en Amérique ,. la comtesse n'hésita pas à l'accompagner, malgré les périls d'un semblable voyage, et Eodolphe, dont l'imagination s'exaltait à l'idée de parcourir des pays inconnus, obtint facilement de ne pas quitter ses parents. Un vaisseau anglais les avait transportés à Buenos-Ayres, et, traversant les pampas dans toute leur longueur, ils avaient atteint Salta avec de nombreuses fatigues et de pressants dangers. De Salta à Chirimayo il n'y avait guère que quatre-vingt lieues, et cette petite ville, ignorée de la plupart des géog-raphes, était néanmoins marquée dans les notes du savant Haeneke comme un point intéressant où le comte devait s'arrêter LA CAMILLE FLEMING. Ainsi qu'il est d'usage en Amérique, les personnes im- portantes do fhirimayn s'empressèrent de visiter les voya-