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BIBLIOGRAPHIE. 407 instruire et à nous captiver. 51. Claretie, au contraire, à propos de la pièce du jour, de la reprise d'un drame ou d'une tragédie, trace, à bâtons rompus, ses desiderata sur la marche et l'avenir du théâtre, expose ses théories sur l'influence du drame sur les mœurs, esquisse çà et là quelques portraits aux vives touches : auteurs, acteurs, artistes ou poètes, Frederick Lemaître, Pon- sard , Philoxène Boyer, Couder, Debureau , Dumas fils. Il y a beaucoup de tout dans ces pages sémillantes et alertes, où l'on rencontre l'émotion en lisant le récit dramatique du noble dé- sastre du Vengeur, et le rire au compte-rendu spirituel et fan- taisiste d'une charge de Labiche ou d'une comédie de Gondinet. Le but, poursuivi à travers tous ces détours, dont le lecteur n'a point à se plaindre, c'est de montrer comment les auteur* drama- tiques ont réalisé l'idéal que M, Claretie voudrait pour le théâtre moderne, c'est-à -dire le transport sur la scène de la vie ac- tuelle, avec ses conditions sociales, politiques et morales, ses progrès et ses défaillances, ses clartés et ses ombres, le tout retracé vigoureusement, dépeint sans voile, de façon à ce que chacun, s'y reconnaissant, applaudisse. Mais outre que ce réalisme absolu ne serait que d'un fâcheux exemple, cela serait-il désirable au point de vue purement artis- tique ? il se mêle toujours aux plus terribles drames de la vie réelle une forte dose de vulgarité, d'incidents ternes et sans intérêt qui préparent, amènent les grands effets. Faudrait-il donc, au nom du réalisme et du vrai, posé comme idéal, les'accommoder à la scène, au risque d'ennuyer le public ? Et d'ailleurs , comme M. Claretie le dit lui-même, à propos de la reprise du Duc Job, en quelques années la société vieillit, les mœurs vieillissent, et la comédie ne se trouve plus correspondre qu'à une insignifiante période de la vie moderne qu'elle est censée peindre en pied et pour la postérité. Voilà pourquoi l'action dramatique qui prend à partie nos mœurs contemporaines est fatalement liée dans son succès et dans sa valeur, à leur progrès et à leur décadence. Les grands drames de Victor Hugo, s'ils traitaient de. sujets actuels, n'auraient plus le prestige que leur assure la main puissante de