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LA CAISSE D'ÉPARGNE DE LYON. 395 ruche d'abeilles, faible et simple attribut qui attire à peine les yeux, suffisait pour le caractériser. A gauche, une jeune fille, élégante et douce, aussi peu vêtue que sa com- pagne, glisse une pièce de monnaie dans une tirelire, c'est l'Epargne, l'Economie, la vertu si nécessaire à l'ouvrier. On a eu raison de dire, qu'au lieu de mettre sa pièce d'ar- gent dans une boîte, elle aurait dû plutôt s'en acheter une robe. Elle eût alors symbolisé avec succès l'Ordre et la Modestie, vertus aussi nécessaires et aussi utiles que l'E- pargne. En tout état de cause, la nudité n'était pas néces- saire, elle n'était pas de mise, et notre vigoureux statuaire aurait aussi bien développé son beau talent avec une dra- perie qu'avec la magistrale académie que nous a donnée son ciseau. Ce fronton, timbré aux armes de la ville de Lyon (armes de 1822), offre à droite, et à côté du Travail, les instruments de l'industrie lyonnaise, et à gauche, vers l'Economie, les emblèmes métaphysiques du Commerce et de la Prudence, ainsi que les récompenses promises au travailleur ingé- nieux. Il ne nous appartient pas de faire l'éloge d'une institu- tion qui a fait ses preuves et qui est classée parmi les plus belles et les plus utiles dont notre pays soit fier. La Caisse d'épargne est le lieu de rendez-vous de tous les travail- leurs qui désirent ne pas dilapider leurs économies. La possession d'un livret aux pages graduellement chargées, est le rêve de tout jeune ouvrier intelligent, honnête et la- borieux, de toute jeune fille qui espère pour l'avenir un petit chez soi vertueux et confortable. L'épargne et la morale sont étroitement unies ensemble. Les économistes le savent et le peuple l'a compris. C'est donc avec un doux sentiment de fierté que nous avons lu dans le Compte-rendu de 1869, le seul que nous ayons pu nous procurer, le rapport suivant : Pendant les 46 années de son existence, la Caisse d'é- pargne de Lyon a reçu 93.073.449 francs 97 centimes,