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382                      tA GRANDE-CLAIRE.

tie, parce que cette position était cachée par des murs
et de grands arbres, et qu'il existait deux portes à
 l'abri des batteries de l'ennemi. Précy ne quitta l'Hôtel-
de-Ville que le lendemain, à trois heures du matin,
afin de gagner la Grande-Claire. Au lieu de 2,000
hommes, comme on l'a prétendu, il put à peine en réunir
700. A neuf heures du matin, l'avant-garde, commandée
par M. de Rimbert (1), reçut l'ordre de sortir et de re-
monter jusqu'au village de Saint-Rambert, en longeant
la Saône.
   Le général de Précy étant arrivé aux bois de Saint-
Romain-de-Popey, sa troupe, réduite à quatre-vingt
sombattants se vit entourée par près de 20,000 hommes,
dont 8 à 10,000 de troupes de ligne. « Messieurs Restier,
« Schmidt et autres l'engagèrent à se séparer d'eux,
« en alléguant qu'ils ne pouvaient capituler s'il restait
« avec eux, le jeune Audras surtout, insistait, les larmes
« aux yeux, pour que le général ne s'exposât pas davan-
« tage,etdePrécy s'enfonça-dans le bois. Pendant ce temps
« les Lyonnais offrirent de capituler. Un quart d'heure
« après, des hussards apportaient du vin, sous prétexte
« de fraterniser; mais pendant qu'on parlementait, les
« cavaliers crient : Tue ! tue ! et les malheureux Lyonnais
« sont massacrés. Il était cinq heures du soir ; le général
« passa la nuit dans le taillis ; à deux heures du matin
« deux hommes vinrent le rejoindre, et il reconnut deux
« des siens, échappés au massacre. Pendant neuf jours,


  (1) Le général de Rimbert, cite dans cette narration, se nommait
Jean Rimberg de la Roche-Negly, du pays de Vaud, ci-devant officier
dans les troupes de Hollande. Fait prisonnier, il fut fusillé sur la place
Bellecour, le 4 brumaire, an II'(25 octobre 179?»). Jacquet, H. Revue du
lyonnais, 3e série, t. vin, p, 339.