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330                   NOTICE SUR TRÊVES.

le nom de Jarez est certainement un nom de territoire.
En effet, dans les chartes de l'abbaye de Savigny, des ixe
et Xe siècles, on voit que ce pays portait le nom de pagus
Jarensis, pays de Jarez.
   La racine celtique de ce nom vient de Giarium , ou
Jaris, ou enfin de Giarensium, Gier, qui signifie coupé,
noir, profond, escarpé (1). Dans la légende de saint
Féréol, au bréviaire, pars Autumnalis, p. 437, on voit
que ce saint, pris et détenu à Vienne, se sauva, passa
le Rhône, et suivit la route qui mène à Saint-Just de
Lyon, usque ad Jarem, qui n'est autre que le Gier qui
 entre dans le Rhône à Givors.
   Le Jarez désigne aussi le bassin de cette petite rivière
qui, à une époque ancienne, devint une circonscription
 féodale fort étendue. Au xrae siècle, le Jarez fut un ar-
 chiprêtré important du diocèse de Lyon, dont les limites
 dépassaient de beaucoup celles de la province elle-même.
 C'est ainsi qu'on y voyait figurer, entre autres lieux, Sou-
 cieux-en-Jarez, près Mornant ; la Chance, puis Trêves,
 in Jarense.
    Quant aux seigneurs de Jarez, dont l'histoire est des
 plus obscures, tout ce que l'on sait de plus positif, c'est
 qu'ils possédaient une infinité de fiefs dans un grand
 nombre de localités qui en ont gardé la dénomination.
    On ignore le nom du vrai donateur des communaux
 de Trêves, qui ne peut être autre cependant que l'un des
 premiers possesseurs du territoire que nous venons de
 mentionner. Mais ce qui est certain, c'est que les Triviens
 possèdent 47 hect. 64 ares, 66 centiares de terrains de-
 venus communaux.

  (1) Torrent qui descend du Pilât et qui, après avoir baigné de ses
eaux Saint-Chamond, Rive-de-Gier et Givors, se jette dans le Rhône.