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              ÉTUDE SUR LES TABLES CLAUDIENNES.               209

    Tel doit avoir marché, nous en sommes convaincu,
 le discours de Claude. La soudure que nous faisons des
 passages de Tacite à la première page de la table est si
 naturelle qu'elle relie l'une à l'autre deux parties de la
 même pensée qui semblent avoir été séparées. En .effet,
 que reste-t-il à dire à l'empereur pour compléter cette
 pensée, jusque-là dominante dans sa harangue, sinon de
 faire voir l'empire fidèle aux traditions politiques de la
 royauté et de la république envers les étrangers? C'est
 précisément ce qu'entreprend Claude, dès le commence-
 ment de ce que nous possédons de la seconde page de la
première table. L'ordre logique n'est pas interrompu.
    Le fils de Drusus rappelle qu'Auguste et Tibère ont
admis dans le Sénat la fleur des municipes et des colonies.
Quant à cette objection qu'un sénateur italien doit l'em-
porter sur un étranger, il y répondra lorsque son plan
d'épuration aura été adopté, ou, en d'autres termes, lors-
que les motifs de cette épuration auront fait connaître
quelle confiance doivent inspirer les sénateurs italiens
dont on fait un si pompeux éloge (1). En thèse générale,
il est persuadé qu'on ne doit pas les préférer aux étran-
gers, lorsque ces derniers peuvent faire honneur au
sénat. Ici, par une transition qui ne nous semble nulle-
ment forcée, il passe à des exemples particuliers. Il cite
un grand nombre de sénateurs de la puissante colonie de
Vienne, entre autres, Vestinus, son ami, ornement de
l'ordre équestre et chargé de la gestion de ses affaires,
de qui il recommande la famille. Mais pour l'acquit de sa
conscience, il a soin d'avertir les pères conscrits qu'il ne
se fera pas une autorité de l'exemple d'un personnage

   (1) Famosos probris quonam modo senatu depellent anxius, mitem
et recens repertam, quam ex severitate prisca, rationem adhibuit
(Tacit.inn. xi, 25).