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POÉSIE. Ici-bas, dans les cieux, résonne L'universel Alléluia. Mais lorsque de Dieu la colère Epouvante un peuple atterré, On entend gémir, sur la terre Un lugubre Miserere. Quand devant le Dieu des batailles, A longs flots le sang est versé, Quand pour cent mille funérailles, En plein champ se creuse un fossé, Entendez-vous les sœurs, les mères, Les vieillards conduisant le deuil ? Ils pleurent fils, petits-fils, frères Entassés dans ce long cercueil. Le cœur contrit et la voix haute, Confessons, par un triste aveu, Que, par notre incessante faute, Nous t'avons irrité, Grand Dieu ! Orgueil, frivolités, mollesse, Plaisirs sans frein, luxe insensé, Oubli des lois de ta Sagesse, Tout contre nous t'a courroucé ! Mais, si le front dans la poussière, Nous prions, nous nous repentons, Tu nous prêteras ton) tonnerre Pour foudroyer ces fiers Teutons; Dieu bon ! tu sauveras la France ; Tournant vers nous tes doux regards, Tu rendras par ton assistance La Victoire à nos étendards. Amen î A, HODIEU. eptembre 1870.