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182                         NÉCROLOGIE.

Marseille en 1832 et en 1835, elle n'a pas pu être mise en prati-
que par lui au chevet du lit de tant de malheureux, sans qu'il fît
en même temps luire dans leurs âmes la divine Espérance. Et
quand ces deui sœurs immortelles n'ont pas cessé de régner
dans le cœur d'un homme bien doué, la troisième sœur, celle
que nous nommons la première, même négligée pour un temps,
n'est pas loin d'y revenir un peu plus tôt ou un peu plus tard ;
elle reparaît avec plus de force et d'autorité, car elle est tout à la
fois pour celui qui arrive au terme de la vie, un appui et une
consolation. Elle fut l'un et l'autre pour M. Fraisse—Aussi, bien
longtemps avant de mourir, recevait-il avec respect et avec
profit les visites du nouveau curé de sa paroisse, successeur de
M. Boue, et c'est ainsi, que dans des dispositions complètement
chrétiennes, assisté des secours de la religion, entouré des soins
 de sa femme, de son fils et de sa fille, il a passé, le 28 juin, de
 cette vie où il a tant souffert avec résignation, à la vie meilleure
 qu'il voyait s'ouvrir devant lui.
    Son fils est un écrivain distingué ; sa fille est mariée depuis
 peu d'années à M. Bredin, savant chimiste, attaché à l'une des
 plus considérables maisons de teinture, fils de Raphaël Bredin,
 conseiller municipal de 1848-1851. Celui-ci y vota toujours pour
 l'ordre comme son ami Fraisse. Raphaël était fils et petit-fils de
 deux hommes demeurés célèbres dans l'hippiatrique lyonnaise,
Julien Bredin et Louis Bredin, professeurs, puis successivement
 directeurs de notre Ecole vétérinaire pendant une longue partie
de la première moitié de ce siècle.
    Si en terminant cette véridique mais incorrecte notice, il
nous était permis d'exprimer un vœu, nous l'adresserions res-
pectueusement à l'éminent conseiller d'Etat préfet du Rhône,
maire de Lyon de fait, en attendant qu'on nous rende notre
maire lyonnais, et nous lui dirions :
    « Le docteur Fraisse manque aujourd'hui à son fauteuil de
« bibliothécaire, à ce cabinet dont il avait su faire un salon aca-
« démique ; il vous appartient de l'y faire revenir, autant tou-
« tefois qu'il peut dépendre de votre pouvoir qui n'est pas celui