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LE BOUQUET FATAL. 167 FRISETTE. Non-seulement c'est moi qui ai vu le bouquet la première, mais c'est Raoul qui a frauchi la balustrade pour aller le prendre. FLORIMOND DE LARNAC Ah pardon ! belle dame. Il l'a franchie, c'est vrai, mais j'avais déjà allongé le bras à travers les barreaux et mis la main sur l'objet. FRISETTE. Vouloir m'escamoter ce bouquet ! Quelle injustice ! et toi Raoul, tu es là comme un benêt à ne rien dire. Soutiens-moi donc, ganache. RAOUL. Comment donc : à pied, à cheval, d'estoc et de taille , en champ clos et vive la noce ! Voyons ; où est le sabre de mes pères? îrcETTE. fà Frisette.) Finissons cette plaisanterie : Me rendras-tu le bouquet, oui ou non ? FRISETTE. Des navets ! LUCETTE. Eh bien ! nous allons rire. (Elle s'élance sur Frisette). FLORIMOND (la retenantj. Pas de jeux de mains ! Cela sort du programme des Grâces. LCCETTE (courroucéej. Toi aussi, tu me renies ? Comptez donc sur les hommes. (Elle pleurniche). Ah ! que je suis malheureuse! [Elle arrache le bouquet des mains de Frisette.) ! — Je le tiens, cette fois. FRISETTE. Scélérate ! va ! tu m'as prise en traîtresse que tu es. RAOUL. Paix donc, mes petites poupées ! du calme, morbleu t