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432 DU filtOlT ITALIQUE .à LYON. fortune et de naissance n'était exigée des candidats aux fonctions municipales, dont l'élection était faite par ie peuple entier (1), convoqué dans la chapelle de St-Jacques, au son de la cloche de St-Nizier. Ce gouvernement était bien vraiment celui de la cité qui s'administrait elle-même, et son dévouement était d'autant plus grand, que les intérêts qui lui étaient con- fiés étaient les siens. Jamais aussi, à aucune autre époque, on ne vit un corps plus essentiellement populaire. Au besoin, l'humble boutique de l'un de ses membres servait de lieu de réunion, et nul appareil extérieur ne venait lui donner un prestige dont il n'avait aucun besoin. Rien ne lui enleva ce caractère jusqu'à la fin du xrv* siècle. A cette époque, par suite d'une révolution insen- sible et à laquelle, par conséquent, on ne peut assigner une date précise, le droit d'élire les échevins a passé du peuple entier à la bourgeoisie, et les conseillers sont choisis par un collège de 144 électeurs, composé de deux maîtres de chacun des 72 corps de métiers, que désigne le Consulat, et qui votent sous la direction de deux con- seillers sortants (2). Le pouvoir municipal se trouva ainsi aux mains de l'aristocratie bourgeoise. Vainement, en 1402, les ou- vriers et les gens des corps de métiers réclamèrent-ils à la fois et le droit de vote et celui de fournir des mem- bres au corps consulaire. Ce mouvement populaire fut (1) II faut reconnaître cependant qu'il n'a pu être découvert, jus- qu'à ce jour, aucun document contemporain qui établisse positive- ment ce fait. Je répète ici ce qui a été dit par tous les historiens de Lyon, dont le récit semble confirmé par les événements postérieurs, et surtout par les réclamations du peuple qui revendiqua à plusieurs reprises le droit de vote, pendant le cours du xv" siècle • (2) Rubys. Hist. véritable de la ville de Lyon, p. 468.