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60 NOTICE SUR TRÊVES. un vaste plateau incliné au nord, coupé çà et là par des ravins profond; un sol qui demande beaucoup de peine d'exploitation pour en arracher sa production. Sous le rapport moral, les hommes sont ce qu'ils sont dans toutes les montagnes : beaucoup de fond et peu de culture. Sous ce point de vue, tous les peuples se res- semblent. La tradition orale, et les chroniqueurs après elle, veu- lent que ce soient les moines de St-Benoît et plus tard les Chartreux de Ste-Croix qui défrichèrent une grande partie du territoire, alors couvert de bois ; les forêts disparurent ensuite peu à peu pour ne plus suffire au besoin de la population augmentant annuellement, et maintenant les habitants ont recours au charbon de terre du bassin houiller de Rive-de-Gier, pour leur combustible. La proximité de la chaîne du Pilât (1) occasionne asse>; fréquemment des tempêtes ; le souffle violent du vent (1) Le massif énorme du Pilât se divise en plusieurs crêtes ou aiguil- les, dont l'une porte le nom de Mont-Hiver, parce qu'il regarde le nord. Là se voit une petite chapelle rustique sous le vocable saint Sabin.Tous les printemps, elle reçoit la visite des cultivateurs des départements voisins, venant y demander la santé de leur bétail ; ils en rapportent une herbe fine et odorante qu'ils lui font manger. Le Mont-Hiver se détache du massif pour se prolonger à plus de vingt kilomètres delà , vers le plateau de Bourg-Argental, de Pélussin, de Songes, de Trêves et d'Echalas, pour mourir à Givors. « Dans cette partie, dit justement M. Raverat, la population est peu considérable, relativement à son étendue ; le territoire est plus ou moins mouvementé par les ramifications du Pilât, qui fait là comme un temps d'arrêt, avant d'atteindre le Rhône et le Gier où il plonge en pantes abruptes. » Nous ne saurions nous étendre davantage sur le géant de la con- trée, qui domino tout le pays et fixe tous les regards.