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42                  DU DROIT ITALIQtJE A LYON.

tanément l'exemption de la taille. La déclaration de 1766,
qui n'avait pu produire tous ses effets, reposait aussi
sur le même principe. Au surplus, dans les derniers
temps, Lyon semble avoir fait du maintien de ses fran-
chises fiscales, moins une question d'intérêt que d'amour-
propre. La somme importante offerte, en 1771, pour con-
server les anciens privilèges, le démontre.
  Aussi quand vint le moment solennel des élections des
députés aux États généraux de 1789, les bourgeois de
Lyon réclamèrent-ils eux-mêmes l'abolition d'un privi-
lège, dont le maintien était incompatible avec la nouvelle
organisation politique qu'il s'agissait d'établir : «Lesim-
« pots, porte le cahier du Tiers Etat de la province du
« Lyonnais, seront supportés avec égalité, en proportion
« dès biens et facultés, par tous les sujets de l'Etat, sans
« distinction d'ordre, et sans égard à toutes prétentions
« et privilèges de la part d'aucune ville ou province du
« royaume. »
  Plus, loin le même document ajoute que « les habitants
« de la ville de Lyon avaient le plus ferme désir de sup-
« porter, en raison de leurs propriétés et facultés dans
« la ville, l'impôt public dans la plus parfaite égalité avec
« les habitants de la campagne, et qu'ils avaient renoncé
« à toute espèce de privilège attaché à la qualité de bour-
« geois de Lyon (1). »
  Ainsi ces franchises qu'ils avaient revendiquées, les ar-
mes à la main, contre le pouvoir féodal, et que pendant
plus de trois siècles, ils avaient défendues avec constance


  (1) Procès-verbaux des séances des assemblées générales des Trois
Ordres et des assemblées particulières du Tiers Etat de la ville et du
ressort de la sénéchaussée de Lyon, tenues en mars et avril 1789. —
Lyon, Aymé DEIAROCHE, 1789, p. 151 et 154.