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32               DU DROIT ITALIQUE A LYON.

     On en comprend facilement la raison. La taille était
 un impôt de répartition, comme nous dirions aujourd'hui,
  et son chiffre, fixé à l'avance pour chaque paroisse, était
 d'autant plus lourd pour chacune d'elles, qu'il existait
 sur son territoire des maisons et des fonds de terre ap-
 partenant à des bourgeois de Lyon ; en effet ce qui n'é-
 tait pas payé par ces derniers retombait à la charge des
 habitants. La population des villages voisins de la ville se
 montra donc toujours ennemie déclarée d'un privilège qui
 avait pour résultat d'accroître des charges déjà bien oné-
 reuses pour le laboureur.
     La cause des habitants de la campagne était digne d'in-
 térêt. Pourtant il faudrait se garder de la juger d'une
 manière trop absolue et sans tenir compte des circons-
 tances et des époques. Si l'on songe que Lyon supportait
 une foule de charges, que ses citoyens veillaient eux-mê-
 mes à la garde la ville, qu'ils contribuaient aux frais de
 l'entretien des fortifications et qu'aux époques de trou-
 bles et d'incursions des Tards-Venus ou des, Ecorcheurs,
 les habitants des campagnes trouvaient un asile assuré
 dans l'enceinte de la ville, il est incontestable que les
charges respectives étaient à peu près égales. Mais du
jour où la sécurité régna complètement dans les campa-
gnes, cette exemption constitua véritablement une inéga-
lité que nous avons peine à comprendre aujourd'hui.
    II fallait d'ailleurs que ces immunités fussent bien
 chères aux Lyonnais ; car rien ne put lasser leur constance
à les défendre. A peine les bourgeois avaient-ils triomphé
d'un adversaire qu'il leur fallait soutenir de nouvelles
luttes. Chaque province en effet s'efforça, tour à tour, de
faire supprimer un privilège odieux aux populations ru-
rales.
    Ainsi, dans la province de Bresse, une période de qua-