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462                         REVUE DU MOIS

   >K Les banquets sont assez souvent une manière de fournir aux
conférenciers l'occasion de prendre une seconde fois la parole. Mais
il y a un correctif : les toasts constituent des répliques et rompent l'uni-
formité du monologue.

   >K L'Académie ne connaît ni les conférences ni les banquets. On y
prononce des discours, on y présente des rapports, le tout coulé dans
le moule traditionnel des doctes compagnies.
   La séance du 18 a été particulièrement goûtée. Après un substantiel
résumé des travaux de l'année, présenté par M. le docteur Teissier,
président, M. Guimet lit un rapport semé d'aperçus ingénieux, de fines
critiques et de bienveillants éloges, sur le prix Dupasquier, accordé
chaque année à un jeune artiste. Le prix est décerné à M. Barcet,
sculpteur.
   M. Léon Roux était chargé du rapport relatif à la fondation Lom-
bard de Buffières, destinée à récompenser les personnes qui se dévouent
à l'éducation de la jeunesse. Cette année, c'étaient des chefs d'ateliers
que l'Académie appelait à bénéficier de cette libéralité. Dans beaucoup
de cas, le rôle du maître d'apprentissage n'est-il pas celui d'un éduca-
teur et des plus méritants?
   Une somme de 6,000 mille francs a été distribuée entre seize chefs
d'ateliers tisseurs et maîtresses ourdisseuses ou dévideuses ; six médailles
ont, en outre, été accordées à des ouvrières.
   Pour la première fois, l'Académie avait à décerner les prix de vertu
fondés par M. Clément Livet. Le rapport était confié à M. Caillemer.
L'orateur a traité son sujet avec cette langue claire et précise qui lui
est familière, semant ce beau thème de considérations aussi émouvantes
que consolantes.

   >K Dans une séance privée, antérieure à la séance publique, l'Aca-
démie avait à pourvoir à la vacance créée par le décès de M. Heinrich,
ancien doyen de la Faculté des Lettres.
   Il est des remplacements qu'on ne saurait même tenter et des diffi-
cultés qu'il vaut mieux tourner. A un universitaire, à un savant, fami-
lier avec les études et les lettres germaniques, la compagnie a donné
pour successeur un publiciste, dont les études n'ont jamais visé plus loin
que les limites de l'octroi lyonnais.