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262              UNE CHANSON POLITIQUE INEDITE

      Air du cantique de l'Enfant prodigue : Je suis à la fin résolu.

               Ah ! bon Dieu ! que nuiron rai
               A gran ouvre (2), cela fai !
               Faudret qu'il û bien grand'eymo (3),
               Un parfon-n-et (4) fiar espri
               Per accordau C5) lo sistémo
               De cela Iropa d'ecri.

   « Ah! bon Dieu! que notre roi — a grand ouvrage,
cette fois ! — Il faudrait qu'il eût une bien grande intelli-
gence, — un esprit fier et profond pour accorder les
systèmes — de cette foule d'écrits. »

               To !o monde vou lo bien,
               Mè lofére est lo malin;
               Car un chacun crin la tochi (6),
               Et voudret que son vaisin
               Solet (7) payi la briochi,
               Et que sai ne payi (8) rin.


   (2) Ouvre est le même que le patois aura, d'opéra.
   (3) Eymo, mot encore constamment usité sous la forme ème. D'aes-
tima, ou mieux subst. verb. d'aestimare.
   (4) Parfon-n'et. N est la liaison euphonique, la prononciation de d
final de parfond ne se faisant plus sentir depuis longtemps.
   (5) Accordau. Au est une graphie fausse pour indiquer un otrès long :
accorda. A la fin du XVIIIe siècle ô commençait à remplacer a final des
verbes de la première conjugaison.
   (6) Tochi répond à un fictif louche, subst. verb. de toucher.
    (7) Solet, diminutif roman de soins, encore employé dans le patois ;
fém. soletta. Les vieux poètes disent souvent seulelte pour seule : « Gen-
tille Annette, — Tu vas seulette, etc. »
    (8) Payi, prononc. pa-yi.