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SOCIÉTÉS SAVANTES 215 Hommage fait à l'Académie : Voyage autour de Crussol, par le docteur Francus. — M. Guimet, continuant la lecture du récit de son voyage à Madras, raconte l'entretien qu'il a eu avec un brahme sivaïte, auquel il rendit visite. Ce brahme, qui manifestait une vive sympathie pour les Français, est panthéiste et croit à une âme universelle, qui est l'esprit de Dieu. Il croit aussi à la métempsycose. Sa morale est résumée dans une série de préceptes simples : Dites la vérité ; faites la charité, et quelques autres semblables. Ce brahme appartient à l'école Védanta, l'une des six principales écoles philosophiques existant aux Indes. Résumant en quelques mots le caractère de ces diverses écoles, l'orateur signale les points de ressemblance qui les rapprochent de la philosophie grecque. La ressemblance est telle qu'il est difficile de ne pas croire que les philosophes grecs ont emprunté une grande partie de leurs doctrines à la philosophie indoue. Pythagore est ainsi un pur védan- tique, tandis qu'Aristote semble appartenir à l'école Nyaya, ou logique de Gotama. On retrouve aussi dans le pyrrhonisme, de même que dans le stoïcisme et dans l'école de Démocrite, des traces incontestables de la philosophie de l'Inde. — Sur une observation présentée par M. le doc- teur Saint-Lager, l'orateur ajoute que cette influence ne saurait être contestée, car du moment que l'on retrouve les mêmes principes, dans les deux pays et qu'il est certain que les philosophes grecs n'ont pas enseigné dans l'Inde, il en résulte nécessairement que certains principes de la philosophie grecque ont dû être empruntés à celle des Indous. M. Léger présente le compte rendu de la visite faite, par l'Académie, le I e r juillet, à l'observatoire de Saint-Genis-Laval. Il décrit l'instal- lation générale de cette importante création scientifique et l'organisation de ses quatre principaux services: astronomique, horaire, météorologique et magnétique. Dans le service astronomique, il fait connaître les disposi- tions et le fonctionnement des magnifiques appareils, dont est doté l'établissement, grand et petit cercles méridiens, équatorial ordinaire et grand équatorial coudé. Grâce au zèle du directeur, M. André, le ser- vice horaire est devenu un service public, dont Lyon a été admis à profiter heureusement. La météorologie, la physique du globe, les varia- tions magnétiques et les incidents scismiques font aussi l'objet des plus importantes études dans notre belle station de Saint-Genis. La plupart des phénomènes y sont enregistrés d'une manière continue par les appareils les plus ingénieux et les plus précis. En somme, ce bel ensemble constitue une station de premier ordre, qui fait honneur à la fois à notre