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  Hommage fait à l'Académie : Voyage autour de Crussol, par le docteur
 Francus. — M. Guimet, continuant la lecture du récit de son voyage à
 Madras, raconte l'entretien qu'il a eu avec un brahme sivaïte, auquel
 il rendit visite. Ce brahme, qui manifestait une vive sympathie pour les
 Français, est panthéiste et croit à une âme universelle, qui est l'esprit
de Dieu. Il croit aussi à la métempsycose. Sa morale est résumée dans
une série de préceptes simples : Dites la vérité ; faites la charité, et
quelques autres semblables. Ce brahme appartient à l'école Védanta,
l'une des six principales écoles philosophiques existant aux Indes.
Résumant en quelques mots le caractère de ces diverses écoles, l'orateur
signale les points de ressemblance qui les rapprochent de la philosophie
grecque. La ressemblance est telle qu'il est difficile de ne pas croire
que les philosophes grecs ont emprunté une grande partie de leurs
doctrines à la philosophie indoue. Pythagore est ainsi un pur védan-
tique, tandis qu'Aristote semble appartenir à l'école Nyaya, ou logique
de Gotama. On retrouve aussi dans le pyrrhonisme, de même que dans
le stoïcisme et dans l'école de Démocrite, des traces incontestables de
la philosophie de l'Inde. — Sur une observation présentée par M. le doc-
teur Saint-Lager, l'orateur ajoute que cette influence ne saurait être
contestée, car du moment que l'on retrouve les mêmes principes, dans
les deux pays et qu'il est certain que les philosophes grecs n'ont pas
enseigné dans l'Inde, il en résulte nécessairement que certains principes
de la philosophie grecque ont dû être empruntés à celle des Indous.
    M. Léger présente le compte rendu de la visite faite, par l'Académie,
 le I e r juillet, à l'observatoire de Saint-Genis-Laval. Il décrit l'instal-
 lation générale de cette importante création scientifique et l'organisation
 de ses quatre principaux services: astronomique, horaire, météorologique et
 magnétique. Dans le service astronomique, il fait connaître les disposi-
 tions et le fonctionnement des magnifiques appareils, dont est doté
l'établissement, grand et petit cercles méridiens, équatorial ordinaire et
grand équatorial coudé. Grâce au zèle du directeur, M. André, le ser-
vice horaire est devenu un service public, dont Lyon a été admis à
profiter heureusement. La météorologie, la physique du globe, les varia-
tions magnétiques et les incidents scismiques font aussi l'objet des plus
importantes études dans notre belle station de Saint-Genis. La plupart
des phénomènes y sont enregistrés d'une manière continue par les
 appareils les plus ingénieux et les plus précis. En somme, ce bel ensemble
constitue une station de premier ordre, qui fait honneur à la fois à notre