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REVUE DU MOIS 463 X Ces limites, à la vérité, marquent une étendue assez vaste, puisqu'on se préoccupe d'accroître les moyens de circulation entre les points extrêmes. Quatre ou cinq nouvelles lignes de tramways sont à l'étude — dont trois doivent passer sur le pont du Midi! Voilà qui ne sera pas encore pour Pâques ni pour la Trinité prochaine. Une solution, au moins, est acquise à la question de l'Ecole mili- taire de santé. Mais une autre question se soulève : si l'on supprime l'hôpital du quai de la Charité pour y mettre les étudiants militaires, que deviendront les malades ? Sans doute, un ordre du jour enjoindra aux majors des régiments de ne plus accepter qu'en nombre très limité les déclarations de maladie. >K La trêve des confiseurs semble avoir étendu son action jusque sur l'hiver, neutre — au moins, à ses débuts — comme les saisons qui l'ont précédé. C'est la légitime clôture d'une année qui marquera surtout comme négative. Pour une année où il fait mauvais temps, il aura fait assez beau temps ; pour une année où il n'y a pas de récolte, nous aurons eu des récoltes ; pour une année de politique menaçante, nous avons eu assez de tranquillité. On pourrait prolonger la démonstration à l'infini. Ce qui, dans l'ordre des faits, doit consoler de cette banalité, c'est que chacun voit bien en quoi les choses eussent pu tourner au pis, mais serait plus embarrassé pour dire en quoi c'eût été sûrement mieux. Après tout la vie des peuples, comme celle des gens, est surtout faite de ces années dont il n'y a ni bien ni mal à dire. yfi. L'an nouveau vient à nous, chargé d'un lourd héritage. Les uns attendent de lui le complément d'une oeuvre qu'ils considèrent comme ébauchée seulement ; d'autres lui demandent la réparation de ce qui est à leurs yeux une erreur d'un siècle. Tous ont raison en regardant l'œuvre de 1789 comme imparfaite; tous ont tort en croyant qu'il appartient à des événements d'ouvrir au monde, subitement et d'une façon durable, l'ère des prospérités.