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308 LAURENT MEILLET DE MONTESSUY lire comme lui dit en un sonnet son « compère Cl. Lom- bard-Bargarot, bressand : » « Car nostre seul Villars a esté ton escole « Où tu n'apprins jamais qu'à lire seulement (4). » La jeunesse de Laurent s'écoula au milieu des horreurs de la guerre. Les démêlés du roi de France avec le duc de Savoie faisaient de la Bresse un champ de bataille que par- couraient les troupes du roi et du duc, les ligueurs et les catholiques, les reîtres et les espagnols. Les six dernières années du xvie siècle ont été pour cette province frontière les plus cruelles de son histoire. Meillet avait à peine seize ans, quand le vendredi, 15 septembre 1595, la ville de Villars fut prise et saccagée par les Français; témoin de cet horrible désastre, il nous en a laissé un récit indigné (5) : « Le mareschal de Biron tesmoigna une grande cruauté à l'endroit de la Ville de Villars en Bresse, de laquelle je suis : il avait une haine particulière contre feu monseigneur le duc de Mayenne, à qui elle appartenait : il avait permis à son armée toutes sortes de ravages, de pilleries, et tous genres d'hostilité par toute la province; nonobstant il print texte de vouloir récompenser ses soldats du butin et saccagement de Villars qui à la vérité n'estait pas capable d'enrichir une seule troupe de gens d'armes. Il commanda donc le sac de ceste misérable bicoque, plutost pour se saouler d'une lâche ven- geance, que pour aucune autre occasion ni cause légitime; (4) Éd. 1618, pièces liminaires. (5) Édit. 1618, pag. 470.