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                         EN PATOIS LYONNAIS                            267

n'ont rien à manger. — Nous perdons notre recette ; —
les riches perdent leurs loyers. »

                Faudret par lo solagi,
                Du-z- intra bcssa lo pri.
                Nutron vin ne vaut l'anêa (28)
                Que six vingt sous (29) bin savant :
                I-z-u font bailli Xintria (30)
                Incor mè de doze franc ( 3 1 ) /

  « Il faudrait, pour les soulager, — baisser le prix des
entrées. — Notre vin ne vaut l'ânée — bien souvent que
6 francs : — ils lui font payer pour l'entrée — encore plus
de 12 francs ! »

                De nutron Diu la bouta
                Vodra bin no-z-assista,
                Y fara, per la gran ouvre (32),



   (28) Anêa. Anée de vin, mesure contenant environ 105 litres. D'asi-
nata; anée «• charge d'un âne ». La forme patoise était ana, aujourd'hui
onô. Cette forme a été francisée en anéa par l'auteur, probablement pour
obtenir une rime féminine.
    (29) Six vingt sous, 6 francs. Le vin était donc à 6 francs l'hectolitre.
Il est vrai que, d'après les économistes, depuis le commencement du
siècle jusqu'à son milieu, la valeur de l'argent aurait diminué d'un tiers.
Je crois que c'est trop peu et que l'on peu dire hardiment que le franc
de 1784 valait plus de 2 francs d'aujourd'hui. Mais l'hectolitre de vin à
 12, et même à 15 francs, est encore un prix extrêmement bas.
    (30) Inlréa, même observation que pour anéa (v. note 28).
   (31) Douze francs d'entrée ! Le double du prix d'achat! Ce droit est
absolument effrayant.
   (32) Ouvre (v. note 2). On a vu plus haut qu'il s'agit probablement
de la convocation de l'assemblée des Notables.