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8        LE CENTENAIRE DE L'ASSEMBLEE DE VIZILLE

    Mais le gouvernement était poussé à bout par l'opposi-
tion des Parlements de France, qu'il n'osait toutefois sup-
primer de nouveau, à l'instar du chancelier Maupeou. Il
se contenta donc pour restreindre leur juridiction d'instituer
arbitrairement par des édits non enregistrés, d'abord une
cour plénière ayant les attributions d'une Cour suprême et
d'un Conseil d'État, puis des grands bailliages ayant une
juridiction assez étendue et le droit de juger en dernier ressort
les affaires criminelles et les procès civils intéressant les
membres du Tiers État, jusques à concurrence de 20,000
livres. Il avait déclaré établir seulement en Dauphiné deux
grands bailliages, celui de Valence et celui de Grésivaudan.
Les anciens bailliages, érigés en présidiaux, devaient juger
en dernier ressort jusqu'à 4,000 livres. Il n'y avait plus
qu'un seul degré d'appel. Les Tribunaux d'exception étaient
abolis. Le Parlement restait le juge spécial des nobles et des
clercs. Ce même édit contenait des améliorations notables
dans la législation criminelle. Il y eut dans tous les
Parlements de France, et au sein de celui de Paris en par-
 ticulier, un soulèvement unanime contre ces innovations
 politiques et judiciaires, qu'ils qualifièrent d'illégales et d'ar-
 bitraires. Le roi répondit à ces protestations par des lettres
 de cachet. Le Parlement de Grenoble protesta à son tour.
 Il avait reçu du roi des lettres closes pour qu'il lui fût fait
 une communication du Gouvernement le 10 mai. On pres-
 sentit qu'il s'agissait d'un enregistrement forcé des édits
 nouveaux manu militari; en conséquence, la Compagnie
 tout entière se réunit la veille, 9 mai, et rendit un arrêt
 où il était dit que :


  « La Constitution de l'État ne pouvait être changée au
« gré des hommes hardis et entreprenants qui environnent