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          REVUE DU MOIS



   X Comme pris d'un remords tardif, l'été a paru vouloir s'amender
sur ses fins. Le soleil avait, pour une quinzaine, repris ses clairs midis ;
les feuillages, trempés à outrance, semblaient se parer d'une fraîcheur
printanière; l'air s'était attiédi. Pour un peu, ma foi! on aurait gagé
que les jours allaient rallonger.

   Courte illusion, trop tôt déçue. C'est bien l'hiver qui nous guette,
et nous y tombons sans avoir connu les splendeurs vivifiantes de
l'été.

  >f< Suivant la tradition deux fois séculaire, la cérémonie du 8 sep-
tembre s'est accomplie, avec le concours d'une foule qui s'accroît chaque
année, plutôt qu'elle diminue.

   J'incline à croire que, parmi les assistants, il en est peu — s'il en
est — qui se remémorent l'objet premier de cette solennité : l'accom-
plissement d'un vœu fait à la suite de la peste. Rien, d'ailleurs, n'es1
fait pour le rappeler.

  La manifestation n'en reste pas moins touchante, et il est, d'autre
part, curieux que cent mille personnes puissent se livrer, sur la voie
publique, à une démonstration qui serait interdite à une procession de
quinze cents personnes.