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 172                    HISTOIRE DU COUVENT

fréquentations avec le monde enlevaient à leur existence
monacale ce que l'aspect du cloître donne de sombre
tristesse et de mélancolie religieuse à l'homme dont la
pensée ne doit plus jamais s'abaisser vers la terre. Quand
nous passerons en revue les privilèges que divers souve-
rains Pontifes ont, par des bulles spéciales, conférés aux
Grands Carmes, nous réparerons d'ailleurs en grande partie
l'omission commise. Nous devons toutefois citer quelques
préceptes communs à tous les ordres monastiques et utiles
à connaître pour l'intelligence même de plusieurs docu-
ments que nous aurons à analyser.

   Les moines ne pouvaient rien avoir privativement, sauf
le prieur et les officiers pour les nécessités de leur charge.
Une sanction sévère confirmait cette règle; si un religieux
venait à mourir sans révéler au supérieur l'argent qu'il
avait en cachette, il ne devait point être enterré en lieu
saint. Une seule exception était admise en faveur du reli-
gieux qui entreprenait un voyage; il devait alors se pour-
voir de tout ce qui lui était nécessaire pour ses besoins,
afin qu'il n'eût pas à mendier, ce qui aurait tourné à la
confusion de l'ordre.
   Les Grands Carmes avaient des visiteurs ; ils devaient de
trois en trois ans tenir un chapitre provincial ; ils devaient
faire profession de foi avec solennité et dans des termes



Eugène IV essaya de ramener, en 1431, l'ordre des Carmes à l'observa-
tion des anciennes règles monastiques ; mais les désordres qui avaient
troublé l'Eglise au XIVe siècle s'étaient glissés jusque dans le monde
religieux. Il était difficile de revenir aux règles des Pères des premiers
siècles. La réforme d'Eugène IV n'était, au surplus, que la reproduction
mitigée de la première règle.