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; 440            LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN

   Je voulais, cher ami, répondre mot à mot à votre bonne
lettre et aux observations que vous me faites relativement
à mon travail, mais je m'aperçois que votre lettre est restée
à Auteuil, et je remets à un autre jour, tout en vous remer-
ciant et reconnaissant vrai ce que vous me dites. Il faut
que je veille. Un travail trop continuel dans les mêmes
données peut, je le sens, quelquefois amener des défail-
lances. Votre bonne amitié veillera avec moi, et avec con-
fiance j'appelle son secours.

   Que vous êtes bons, chers amis; vous avez écrit de
bonnes et affectueuses lettres à mes enfants et vous avez
envoyé à Auguste (6) les beaux cantiques du Père Her-
mann. Ils ont été très touchés de tout cela et je vous prie
d'agréer leurs remerciements avec les nôtres. — Le dis-
cours du R. P. Cédon est plein de très belles et de très
bonnes choses. Auguste le lira et relira. Puissions-nous
tous comprendre ainsi et mettre en pratique la bonté et la
grandeur du cœur.

    Je relis votre lettre et je suis de votre avis, mon cher
 Lacuria ; pour progresser, il faut se recueillir et obéir à son
 cœur. Je crois que c'est là le seul moyen de toucher celui
 des autres. La naïveté et la sincérité sont certainement mes
 plus grandes forces (6 bis). Pardonnez-moi l'incohérence de
 ce long griffonnage, mais les bruits de tout mon monde
 facilitent peu la suite dans les idées.


   (6) Le fils d'Hippolyte.
   (6 bis) Ce que dit ici Hippolyte est profondément vrai. Nul peintre
 ne fut plus sincère et plus naïf, et ne chercha moins à obéir aux goûts
 du public (C. T.).