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412 HISTOIRE DU COUVENT allemands. Il ne lui a pas paru naturel d'admettre que le recueil de 1542 pût s'appliquer à un théâtre de si récente fondation, et personne n'a songé à savoir si, en 1542, cette scène était toujours prospère, et si même elle n'avait pas cessé d'exister. La vérité est que Jean Neyron, l'esprit cul- tivé, qui en avait eu l'initiative si justement applaudie, ne fut pas appelé à jouir longtemps du fruit de ses efforts. Décédé en 1541, sa succession passa dans les mains de son fils, Antoine Neyron, marchand de Lyon, qui sans doute peu partisan des goûts dramatiques de son père, vendit, le 9 septembre 15 41, à Antoine Sigles, marchand allemand de Strasbourg, mais domicilié à Lyon, la maison que naguère Jean Neyron avait fait édifier en manière de théâtre (5). A moins de laisser perdre pour notre littérature ces créations originales, l'année 1542 était donc naturellement appelée à en fixer, par l'impression, le souvenir ; cette publication, faite si promptement, vient donc, en outre, réfuter les reproches d'indifférence articulés, depuis plusieurs années, contre les habitants de notre ville au xvie siècle. C'est sur ce même emplacement, acquis par Laurent Bureau, provincial de l'ordre des Carmes, que fut construit le bâtiment qui prit le nom de logis des évêques, domus episcopalis, et où furent logés les illustres personnages aux- quels les Grands Carmes offrirent l'hospitalité à leur passage et durant leur séjour à Lyon. Ce bâtiment a été démoli, lors de la reconstruction du grand bâtiment claustral, de 1754 à 1758. Il était situé au couchant du couvent et à l'est de l'ancienne rue des Auges. (5) Sigles revendit les trois pies en deux lots ; l'un est occupé actuellement par la maison de la rue des Bouchers, à l'angle nord-ouest de la rue de la Martinière, et l'autre est couvert par la maison contiguë.