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 356                      LES ORIGINES

   A dater de cette époque, le Val-de-Grâce prend ce carac-
tère d'Ecole supérieure qu'il ne perdra plus désormais. Avec
ses professeurs choisis parmi les membres les plus éminents
du corps de santé, ses agrégés nommés au concours, ses
cliniques, sa bibliothèque et ses amphithéâtres, il ressemble
à une Faculté de médecine admirablement organisée dans sa
spécialité. Lorsque viendra l'époque des grandes guerres
contemporaines, nos chirurgiens seront comme science et
dévouement, largement à la hauteur des lourdes tâches qui
vont leur incomber.

   Au moment de nos désastres, le Val-de-Grâce eut à
subir deux violents bombardements. Les Prussiens qui ne
connaissaient que trop nos positions, au mépris du droit des
gens, lancèrent sur l'hôpital plus de trois cents obus qui failli-
rent y mettre le feu et tuèrent un malheureux blessé dans son
lit. Par un singulier hasard, deux mois plus tard, un officier
d'artillerie de l'armée de Versailles qui, lui hélas, ne con-
naissait pas assez la capitale, ayant pris le Val-de-Grâce pour
le Panthéon, d'où il devait déloger les fédérés, tira toute
une journée sur le dôme et les bâtiments, mais cette fois
sans produire de dégâts sérieux ni occasionner la mort de
personne. L'auteur, témoin oculaire de l'incident, nous
donne le piquant récit de cette incroyable méprise.

   Nous voici arrivés au terme de cette étude. Comme le dit
fort bien M. Servier, le Val-de-Grâce est en quelque sorte
la personnification de la médecine militaire française. Sous
la direction de maîtres éminents, les jeunes docteurs admis
par le concours viennent y compléter leurs études et
s'instruire sur les choses qui ont trait particulièrement aux
armées et à la guerre. Après cette éducation ainsi para-
chevée, ils'sont envoyés dans les régiments et les hôpitaux