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234                 HISTOIRE DU COUVENT

courrier défendirent au prieur de la Platière d'exercer
désormais la moindre violence envers le prieur et le cou-
vent des Carmes. Et quant au commandeur de l'hôpital de
Sainte-Catherine, attendu qu'il avait souffert que la nuit
précédente des bandes armées pénétrassent de son hôpital
dans la maison des religieux et y vinssent nuitamment
exercer toutes sortes de violences, ils l'ajournèrent à com-
paraître devant eux le jeudi suivant, pour être fait et ordonné
ce que de droit, quid justitia suaderet.
   Dans le rapport des abbés de l'Ile-Barbe, l'instance civile
fut engagée et suivie d'après les errements de la procédure
en usage. Frère Guy Aroud, procureur des religieux et abbé
de ce monastère, présenta requête au juge de la Cour sécu-
lière pour obtenir la mise en possession des lieux litigieux,
d'où les moines de l'Ile-Barbe avaient été chassés par Jehan
d'Azole, prévôt du juge, accompagné de plusieurs huissiers.
Il fondait sa demande sur ce que ses commettants avaient
eu, de temps immémorial, dans leur seigneurie directe, la
maison, le jardin et la cour adjacente occupés par les
Carmes. Le juge royal ayant vu et ouï les allégations du
procureur et les défenses de Jehan d'Anaysac, du prieur du
couvent du Mont-Carmel, prononça par sentence définitive
du vendredi, vigile de saint Mathieu, apôtre, 1303, que le
monastère de l'Ile-Barbe ne devait pas être rétabli ni restitué
dans la possession demandée, sauf à lui à se pourvoir sur
la question de propriété, qui resta expressément réservée.
Elle fut, plus tard, tranchée, grâce à la médiation d'amis
communs qui firent accepter par les parties une solution
amiable, sous la forme d'une sentence arbitrale rendue par
Guy, seigneur de Saint-Trivier et Pierre d'Eschâlons, officiai
de la Cour de Lyon.
    Aux termes de cet accord, le sol qui fut abandonné aux