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          REVUE DU MOIS



  >fc Nous voici en pleine saison de conférences, de banquets, de
concerts et de ventes de charité. Pour les ventes et les concerts, c'est à
qui arrivera bon premier, avant que la lassitude ait gagné amis et
connaissances, et que le vide se soit fait dans les bourses.
  Que de critiques dirigées contre le droit des pauvres perçu dans les
spectacles ! Mais n'est-ce point, en étendant l'application du principe,
qu'on nous fait payer, pour entendre un chanteur ou un violoniste,
quinze francs une place qui en vaudrait quatre et qu'une dame, entre
deux sourires, nous vend trois francs des bougies de vingt-cinq sous ?
  Nul des auditeurs et des acheteurs ne s'en plaint, ce qui confirme le
mot de Pascal : « Vérité en deçà, erreur au delà. »

   X< Quant aux conférences, il nous en a été servi sous toutes les
formes et sur divers sujets. Il en est de périodiques, comme celles qui
se font à la Société de géographie, à la Société d'Économie politique
et en quelques lieux encore ; il en est d'accidentelles : assez ordinaire-
ment, ce sont des conférences politiques.
   Les orateurs de ces dernières, s'adressant à un auditoire de fidèles et
de convaincus, me font toujours penser à ces gens qui éprouvent le
besoin de se parler tout haut à eux-mêmes, le long des chemins,
comme pour bien se persuader qu'ils ont raison.