Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                 LAURENT MEILLET DE MONTESSUY                      391

vertu n'a que sa bonne volonté, à l'ouvrage vous cognoistrez
l'ouvrier et Jugerez de cette masse d'écrits. »
   Voilà qui est dit carrément, et cette préface aux allures
sincères prévient le lecteur plus favorablement que les obsé-
quieuses formules qui étaient fort en usage au xvi e et au
xvn e siècle.
   Cependant cette fierté un peu martiale n'éloignait pas de
Meillet les plus honorables amitiés, elle lui avait même
permis de les choisir. En effet, nous savons les noms de
ses principaux amis, ils se sont donné rendez-vous au
commencement de son livre, et les pièces liminaires, qui
sont ordinairement inutiles et prétentieuses, ici nous intéres-
sent vivement.
   Le premier qui se présente est Jean-Florestan Seraud,
docteur en théologie, prêtre et custode de l'église de Sainte-
Croix de Lyon. C'est en vers latins qu'il fait d'abord l'éloge
de l'Å“uvre de noble Laurent Meillet, puis il explique, tou-
jours en vers latins, l'anagramme qu'il a trouvé de LAU-
RENTIUS MELLIET, soit VIR ILLE MENTE ALTUS. Il ne s'arrête
pas là et donne, cette fois en vers français, une paraphrase
de ses vers latins. Seraud se joue avec le nom de Meillet
qui a, selon lui, une grande analogie avec le mot latin mel
(miel), et il conclut que Meillet est une avette et son Å“uvre
est un miel.
   Seraud est un poète lyonnais (40), en 1609 il avait fait
imprimer, chez Nicolas Jullieron, des Sonnets et Anagrammes
sur l'entrée à Lyon de Monseigneur Charles de Neuville.
Son second ouvrage connu est la Bellegarde (Lyon, Claude


  (40) Voy. Notes et Documents d''Ant. Péricaud. (Publications de 1609,
1621 et 1630).