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386              LAURENT MEILLET DE MONTESSUY

   Cependant, ce n'est ni un mont, ni même une colline,
que ce léger mouvement de terrain qui supportait la maison-
forte de Montessuy. C'est plutôt un banc de gravier au pied
duquel les prairies et les bois viennent arrêter leurs molles
ondulations servant de transition entre le plateau de la
Dombes et la grande plaine du Rhône.
   De sa demeure, Meillet voyait, au-dessus des taillis touffus
de chênes et de bouleaux, s'élever les fumées des hameaux
environnants. Laissant à droite les masures de Romanèche-
en-Bresse, il apercevait les tourelles de son plus proche
voisin, le sieur de la Saulsaye. Sur la même ligne, au bout
d'un long vallonnement, au sommet d'une colline et fer-
mant l'horizon, la paroisse de Cordieux (30), profile dans
le bleu des lointains ses maisons et son clocher.
  Le domaine consistait en « maison, grangeage, établerie,
cour, jardin, verger, terre, prés, bois et champéage (31). »


   (30) Montessuy dépendait alors de la paroisse de Cordieux. Cette
paroisse, sous le vocable de Saint-Romain, n'apparaît qu'au xnt e siècle.
Le prieur de Birieux nommait à la cure. Toutes les dîmes restaient au
curé qui devait payer annuellement sur leur produit une somme de
40 livres au chamarier de File-Barbe (Topographie historique de l'Ain). Le
village de Cordieux, commune du canton de Montluel, est situé au
sommet du plateau qui sépare le bassin de la Saône et celui de l'Ain.
Son territoire a 1235 hectares de superficie. La partie basse est arrosée
par quelques filets d'eau provenant des étangs. — La carte de l'Etat-
Major (Bourg, 159), marque bien « Montessuit », à 293 mètres au-
dessus du niveau de la mer.
   (31) Champéages (en patois lyonnais, champeyajo), pâturage naturel;
on dit champeyer pour mener paître les bestiaux. Le mot champagnes
servait aussi pour désigner des pâturages naturels, ou prés incultes, par
opposition aux prés. (Voy. Dictionnaire du patois Lyonnais.)