Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
338                    HISTOIRE DU COUVENT

la cause catholique devait courir les plus graves dangers.
La suppression, en 1773, de la Société de Jésus, ne fut
qu'une des formes sous lesquelles se traduisirent les colères
excitées contre elle. Une méfiance obstinée fit croire que
l'esprit dangereux des Jésuites survivrait encore au bref
d'abolition. Le clergé français compromis par son humble
soumission à leur autorité, devint victime de haines qui ne
s'adressaient pas à lui et vit un jour déserter la religion de
l'Être suprême pour n'avoir pas su protéger son Église contre
une théologie désavouée par la conscience humaine.
   Le premier pas marqué dans cette voie par les réforma-
teurs de nos lois civiles et politiques, fut considéré comme
un des articles du nouveau pacte constitutionnel du royaume.
Par un décret des 13-19 février 1790, l'Assemblée nationale
annule tous les voeux monastiques et supprime pour l'avenir
les congrégations et les ordres réguliers. Liberté fut donnée
à tous ceux qui étaient dans les monastères, maisons reli-
gieuses, d'en sortir, à la condition de le déclarer devant
la municipalité du lieu ; une pension convenable devait
incessamment pourvoir à leur sort. Quant aux religieux qui
préféreraient ne pas profiter des bénéfices de cette loi, ils
devaient se retirer dans certaines maisons désignées. Les
religieuses seules furent provisoirement autorisées à ne pas
quitter leurs anciennes demeures.
   Les registres de la Municipalité nous apprennent que de
tous les Carmes que contenaient les deux couvents de Lyon
avant la loi de 1790, deux (10) seulement restèrent fidèles


  (10) Ce devaient être deux Frères Carmes déchaussés, car le Registre
des délibérations du district de la ville de Lyon, séance du 16 juillet
1791, contient à cette date le règlement du compte de la communauté
des Grands Carmes ; or, il y est dit, que tous les Carmes des Terreaux