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FORTIN DE LA HOGUETTE 277 sorti de La Rochelle pour aller trouver M. le Cardinal, mais son voyage n'estoit que pour l'eschange de Faiquaires avec Grossetière, à laquelle on a consenti pourvu que Grosse- tière n'entre point à La Rochelle; affin qu'il ne leur rende pas conte de sa députation en Angleterre. « Je suis bien marry de vous avoir donné ceste courte joye. Il est fort aisé d'estre trompé aux choses que l'on souhaitte fort, quand il y a quelque apparence qu'elles doivent estre. « Nous avons meshuy rompu tout commerce avec les assiégés. Nous renvoyons leurs tambours sans les ouïr; nous faisons pendre ceux qui veulent passer la ligne et tuer la quanaille qui sort de la ville pour aller chercher du verjus. Puisque les remèdes bénins ne nous ont servi de rien jusqu'icy, il faut esprouver les violents. » Voyez-vous ces pauvres assiégés mourant de faim, s'ex- posant aux balles des mousquets pour picorer n'importe quoi dans la campagne et tués comme quanaille par les soins de MM. Porthos et d'Artagnan ? Nous avons dit que La Hoguette était affable, doux et humain. Jugez des autres! « Nous scavons de science certaine que pas un soldat ne menge du pain et que, des habitants, de cinquante il n'y en a pas un qui en aye. Il n'est pas possible qu'une si extresme nécessitté n'excite quelque sédition ou que ceux qui la souffrent ne regardent aux moiens qu'il y a de les exempter. « Moy qui suis un peu gourmand et qui juge de l'esto- mac d'autruy par le mien, je vous advoue que je serois fort N» 4 — Octobre 1888. 19