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LETTRES D'HIPPOLYTE FLANDRIN 255
supplie, réveillez-vous et faites-vous heureux en employant
activement ce que Dieu vous a donné. Ceci jeté en passant,
je vous prierai de m'écrire un peu de vous et sur vous ! La
dernière fois que nous nous sommes vus, hélas, nous n'a-
vons rien pu nous dire. Ce malheur si récent nous absor-
bait (7). Sa date s'éloigne déjà , mais l'impression en est
toute fraîche, et presque chaque nuit encore nous le voyons
mourir ! Je vous en prie, mon ami, lorsque vous irez là -
haut (8), veuillez vous arrêter un peu près de notre Auguste
et de notre bon père. Vous prierez pour eux et vous direz
nos noms, Ã nous, qui ne pouvons les aller visiter, mais
qui prions tous les jours pour eux.
Comment se porte votre frère, vos chères sœurs? Nous,
nous recevons assez souvent des nouvelles de notre mère.
Allez la voir quelquefois, vous lui ferez du bien ; elle vous
aime comme un fils.
Adieu, Paul et moi nous vous embrassons de tout cœur
ainsi que Clément.
Votre ami dévoué,
Hippolyte FLANDRIN.
(7) Il s'agit de la mort d'Auguste Flandrin, qui le frappa dans la
force de l'âge le 30 ou 31 août 1842.
(8) Au cimetière de Loyasse,