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246                 HISTOIRE DU COUVENT

 dangers du siège de la ville. Ils se trouvaient encore dans
 le bâtiment claustral lorsqu'une perquisition y fut faite le
 7 mai , par Guillaume Gay, marchand de Lyon, fondé de
 pouvoir du baron des Adrets, colonel de l'Eglise réformée,
 et de Barthélémy de Gabyano, un des conseillers de la
 même Eglise, assisté de Pierre Papon, notaire et tabellion
royal à Lyon. Des praticiens improvisés comme aux jours
 d'émeute parmi les bouchers, les charrons, les armuriers et
 autres artisans de la ville furent requis de prêter main-forte
 au représentant du chef de l'armée protestante et d'assurer
la remise, ou tout au moins la représentation des richesses
monastiques. Les reliquaires d'argent du couvent parurent
exciter surtout la convoitise de ces officiers de justice, mais
ils durent se passer, même de les voir, les religieux ayant
déclaré qu'ils les avaient en prévision des troubles « baillé
cy devant à Messieurs de Sainct Jehan de Lyon, leurs supé-
rieurs. » Guillaume Gay fut établi par l'inventaire gardien
des objets décrits et il promit « par serment et obligation
de tous ses biens, meubles et immeubles présens et à venir
quelconques d'en rendre bon compte à qui et quand il serait
ordonné par les dits colonel et conseiller de l'Eglise réfor-
mée. » La foi jurée ne fut pas, paraît-il, religieusement
suivie, puisque treize ans plus tard les Grands Carmes,
n'ayant pu recouvrer tous les objets qu'ils avaient laissés au
couvent, sollicitaient du Pape une bulle qui les autorisât à
publier le monitoire que l'official de Lyon avait lancé contre
les voleurs, receleurs et détenteurs des biens, papiers,
meubles, argenterie dérobés pendant les troubles de l'héré-
sie. La bulle fut donnée par Sixte V, en 1585, aux ides de
septembre, l'an 1" de son pontificat et elle fut plusieurs fois
fulminée par l'official de Lyon en octobre, décembre 1585
et en mars 1586. Ils n'eurent guère plus facilement raison