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 VIEUX BOUQUINISTES


              MONSIEUR LE RÉDACTEUR,


            I cela était plaisant aux bons Lyonnais, je
             pourrais compléter les indications données par
             M. Léon Galle, dans son intéressante Causerie
d'un bibliophile, sur deux bouquinistes bien connus. C'est
que nos bouquinistes, eux aussi, sont choses lyonnaises en
leur genre. Et combien leurs physionomies sont différentes
de celles de leurs confrères de la « Capitale (par un
grand c) ! » D'abord leurs prix sont doux comme leurs per-
sonnes , car ils sont généralement bienveillants ; leurs
humbles boutiques me plaisent, et lorsqu'on s'est longue-
ment lassé dans les rues de Lyon, rien de si commode que
de s'y aller reposer, dans ces boutiques, en taillant une
bavette. Cent fois plus agréable qu'un café. Là, pas de
journaux, pas de pipage (dans tous les sens), pas de garçons,
et il est rare, par-dessus le marché, que vous n'y rencon-
triez pas quelque visage de connaissance, quelque bon Lyon-
nais de la vieille roche. Et enfin vous feuilletez les livres,
ce qui vaut souvent mieux que de feuilleter les hommes.
      N° 3 — Septembre iSSS.                         I2