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DES GRANDS CARMES DE LYON 169 manteaux blancs, qui était le vêtement distinctif des Ca- lifes, il fit périr plusieurs Carmes ainsi vêtus et prescrivit aux autres de porter un manteau barré de noir et de blanc. Tel était encore leur costume en 1285 ; vers cette époque, un bref d'Honorius IV leur permit de le modifier en por- tant sur leur robe brune un manteau blanc uni. Leur obéissance aux injonctions des musulmans ne fit cependant pas cesser les persécutions ; pour s'y soustraire, les Carmes résolurent de passer en Europe. Ils s'appliquè- rent alors à se gagner la bienveillance des monarques d'Oc- cident. Le mouvement des Croisades favorisa leurs projets. Saint Louis surtout les encouragea à venir en France ; quel- ques-uns revinrent avec lui de la Palestine et il fonda en 1259 leur premier établissement à Paris (2) à la recom- mandation d'Innocent IV, qui pendant son séjour à Lyon avait été sollicité par des députés de l'ordre d'intéresser à eux les princes chrétiens (3). (2) Le premier couvent des Carmes était hors des murs de la ville, à la place qu'occupèrent plus tard les Célestins, quand, en 1319, les Carmes vinrent s'établir au-devant de la place Maubert, qui donna son nom à leur maison. (3) Un auteur Carme a fait un récit plus coloré de la faveur royale, dont les combla saint Louis. Après un séjour de cinq ans, en Palestine, la régente, Blanche de Castille, étant morte, Louis IX céda aux conseils de ses barons qui le pressaient de venir reprendre le gouvernement de son royaume. Depuis trois nuits, il faisait voile pour la France, quand une violente tempête vint jeter le navire contre un rocher qui n'était pas très éloigné du mont Carmel. Tous les passagers se préparaient déjà à mourir ; le monarque passait en prières les derniers moments qu'il pensait avoir à vivre. Une cloche du monastère se fait entendre ; elle appelait les religieux à l'office du matin. L'espérance renait dans le cœur de tous et saint Louis fait vœu, s'il échappe à la mort, d'aller y remercier la sainte Vierge de sa signalée protection. Aussitôt les flots